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 L'amyloidose rénale

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Messages : 21
Date d'inscription : 25/10/2008

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MessageSujet: L'amyloidose rénale   L'amyloidose rénale Icon_minitimeMer 29 Oct - 14:20

Définition de la maladie



L'amyloïdose (ou amylose) est un groupe d'affections caractérisées par un dépôt extracellulaire d'une glycoprotéine appelée amyloïde [3,7]. On décrit classiquement :

* l'amyloïdose primaire dans laquelle la substance est synthétisée à partir de chaînes légères d'immunoglobulines. Ces dépôts amyloïdes sont appelés amyloïde AL [7].

* l'amyloïdose secondaire ou le précurseur du dépôt est alphaglobuline appelée serum amyloïd A protein (SAA) et dont la synthèse est assurée essentiellement par le foie [7]. Cette synthèse est particulièrement augmentée lors de néoplasies (hémangiosarcome splénique, lymphome), lors d'infections chroniques (pyomètre, ostéomyélites) ou lors de processus inflammatoires (fièvre) [1]. Néanmoins d'autres facteurs semblent intervenir comme des facteurs génétiques ainsi qu'une variabilité individuelle à dégrader le SAA [1]. Chez le chien, dans 70% des amyloïdoses, on ne trouve aucune cause sous jacente [4,7]. Cependant un grand nombre de publications décrivent cette affection comme secondaire.

Chez le chien, les dépôts se retrouvent principalement au niveau du rein. Cependant, d'autres organes peuvent être atteints : le foie, la rate, les surrénales, le pancréas et la sous-muqueuse intestinale [4].



Epidémiologie

L'amyloïdose se rencontre chez le shar-pei avant 6 ans, en moyenne vers l'âge de 4 ans (chez les autres races, l'âge est plus élevé, plus de 7 ans) [2,3,6]. Il ne semble pas y avoir d'effet sexe, ni d'effets de couleur [2].

Chez le shar-pei, une composante familiale a été notée [2]. On parle de forme hérédofamiliale [4].

L'amyloïdose rénale du shar-pei est peut être consécutive à des épisodes de fièvre (fièvre familiale du shar-pei) ainsi qu'une tuméfaction de l'articulation tibio-tarsiale. Il semble donc que l'amyloïdose soit dans ce cas de type inflammatoire [3].



Clinique

La plupart du temps, les animaux sont amenés chez leur vétérinaire pour une polyuro-polydipsie (PUPD), une anorexie, des vomissements, une amyotrophie, un œdème ou un accident thrombo-embolique [2,3,6]. L'examen clinique standard ne révèle habituellement qu'une insuffisance rénale chronique, c'est-à-dire une affection des reins qui évolue lentement mais inexorablement. Lorsque le glomérule rénal est endommagé de manière irréversible, le néphron tout entier devient non fonctionnel et est remplacé par un tissu fibreux [1].



Pathogénie

L'amyloïdose rénale est une affection essentiellement glomérulaire [2,4,8] : en effet, c'est au niveau du mésangium et des capillaires glomérulaires que l'on retrouve la substance amyloïde. Chez certains animaux, on peut retrouver des lésions tubulaires, vasculaires ou interstitielles [4]. D'autres lésions accompagnent souvent l'amyloïdose rénale comme des lésions inflammatoires interstitielles, une nécrose, une pyélonéphrite [3,8] …

On distingue quatre stades dans l'évolution de l'amyloïdose rénale [7] :

Stade 1 : la maladie se traduit par l'existence d'un dépôt rénal de substance sans protéinurie décelable (inférieure à 0,30 g/L). L'existence de cette phase ne peut être mise en évidence que par une biopsie rénale et une analyse histologique. La durée de cette phase n'est pas connue, mais est probablement variable. Elle évolue de manière silencieuse.

Stade 2 : la quantité de protéines dans les urines augmente progressivement. De minime et intermittente, elle devient massive et continue. La fonction rénale reste cependant normale. C'est le stade le plus long de la maladie.

Stade 3 : cette phase définit le début de l'installation de l'insuffisance rénale clinique. La densité urinaire s'abaisse avant que les marqueurs de la souffrance rénale n'augmentent : urée, créatinine et phosphore sérique. A ce moment, 75% du parenchyme rénal est lésé.

Stade 4 : phase de l'insuffisance rénale terminale.

Au stade 3, deux syndromes sont souvent présents : le syndrome néphrotique et le syndrome d'hypercoagulation [7].

Le syndrome néphrotique s'évalue en fonction de critères cliniques (ascite, œdème sous-cutané ou pulmonaire) et de critères biologiques (taux de protéines urinaires élevé, taux d'albumine sanguin bas et taux de cholestérol sanguin élevé) [7].

Le syndrome d'hypercoagulation induit souvent une thrombo-embolie. La thrombose est définie par le dépôt et l'adhérence de plaquettes, de fibrine et d'éléments sanguins sur les surfaces internes des vaisseaux. Elle est due à l'hypercoagulation du sang. Celle-ci est à suspectée dès que l'albumine sanguine est inférieure à 15 g/L [7].



Diagnostic

En théorie :

Les urines :

Lors d'amyloïdose rénale, on trouve fréquemment une PUPD (polyuro-polydipsie). Cela veut dire que le chien boit beaucoup et urine beaucoup. Elle est liée à l'atteinte progressive et irréversible du rein. Le rein perd alors ses capacités à concentrer les urines d'où une densité faible.

La protéinurie est massive. Peu d'autres modifications sont induites par cette pathologie. En fin d'évolution, on retrouve une acidification des urines (pH<5) due à l'acidose métabolique de fin d'évolution.

Le sang :

On retrouve fréquemment une leucocytose et une anémie non régénérative normochrome, normocytaire en fin d'évolution.

On observe aussi classiquement une hyperlipémie, une hypercholestérolémie.

L'équilibre ionique peut aussi être perturbé en fin d'évolution de l'insuffisance rénale.

Par électrophorèse des protéines, on retrouve généralement lors d'amyloïdose rénale une courbe caractérisée par une diminution de l'albumine de 15 à 35%, une augmentation de 15 à 30% des beta 1 et 2 globulines, une augmentation de 2 à 5% des béta 3 globulines ainsi qu'une diminution des gamma globulines.

En pratique :

Un examen de laboratoire permet le diagnostic d'amyloïdose en réalisant le rapport protéinurie sur créatinurie (i.e. le taux de protéines dans les urines sur le taux de créatinine dans les urines). Le problème est que cette maladie évolue silencieusement pendant des années. Elle ne se traduit alors que par des épisodes sporadiques de protéinurie [8].

Le diagnostic de certitude ne peut être établi que biopsie rénale et par étude histologique du prélèvement. Il est à noter qu'une biopsie rénale même avant les symptômes rénaux est intéressante chez le chat et le shar-pei. On peut distinguer les premières lésions très tôt et ainsi mettre éventuellement en place une thérapie de contrôle de l'évolution.



Traitement

Le traitement de l'amyloïdose repose sur le contrôle et l'élimination de la cause. Cette approche n'est possible qu'en début d'évolution [1].

Chez l'homme, l'amyloïdose répond à l'administration de DMSO (diméthylsulfoxide) et de colchicine. Il n'existe quasiment aucune donnée sur le chien [5]. Il serait possible de ralentir l'évolution en administrant du DMSO ou de la colchicine. Le premier sera plus indiqué en cas d'amyloïdose pure et la colchicine en cas de fièvre familiale.

Le DMSO a plusieurs effets dont celui de solubiliser la substance amyloïde (in vitro), de réduire les précurseurs de SAA dans le sérum et de réduire l'inflammation. Ce traitement n a pour l'instant été étudié que chez l'homme [2,3,6,9]. Chez ce dernier, des effets secondaires peuvent apparaître : nausée, odeur nauséabonde due au métabolite du DMSO : le diméthyl sulfite [9]. La posologie recommandée est de 80 mg/kg, trois fois par semaine, par voie sous cutanée, intra veineuse ou orale [4,6].

La colchicine a plus pour but de prévenir le dépôt de substance amyloïde. Cependant, il n'a pas été prouvé que cette drogue diminue le dépôt chez le chien [4]. C'est une théorie dérivée de l'humaine. Cependant, elle peut être intéressante lors de fièvre familiale du shar-pei. La posologie recommandée est de 0,02 à 0,04 mg/kg [3].

On retiendra que les corticoïdes sont contre indiqués car ils favorisent le dépôt de la substance amyloïde dans le rein [3,4,6].



Pronostic

L'amyloïdose rénale s'accompagne généralement d'un mauvais pronostic à long terme. Le pronostic à court terme dépend de la réponse de l'organisme aux traitements symptomatiques. Malheureusement, dans la plupart des cas, le diagnostic est tardif et donc les lésions sont déjà irréversibles [4]





Contrôle et prévention

Il est indispensable chez le shar-pei de faire régulièrement des analyses d'urine pour mettre en évidence une éventuelle souffrance rénale. Il est à rappeler que les bandelettes urinaires sont très imprécises pour la protéinurie. Il est indispensable de faire une réaction de Heller pour la quantifier. Ces analyses sur un shar-pei sain doivent se faire au moins une fois par an. Sur un animal à risque (antécédent familiaux ou fièvre familiale), l'analyse doit se faire trois à quatre fois par an.

Il est important pour les sujets à risque de bien noter régulièrement :

Le poids de l'animal : toute baisse importante est à signaler

La quantité d'eau bue : toute augmentation en dehors de périodes climatiques chaudes est à signaler

La quantité d'aliments consommés : elle doit être stable.


Bibliographie

BOUDAROUA P . – Amyloidose rénale chez une chienne – L'Action Vétérinaire, 1998, 1439

Di BARTOLA S., TARR M., WEBB D., GIGER U. – Familial renal amyloidosis in chinese shar pei dogs – JAVMA, 1990, 197(4) : 483-488

ETTINGER S., FELDMAN E. – Textbook of veterinary internal medecine – 2000, USA, W.B. Saunders Company, cinquième édition, vol 2, 1981p

HANSEN P. – L'amyloïdose rénale chez le chien et le chat : pathophysiologie, symptomatologie, diagnostic et traitement – Ann. Med . Vet., 1992, 136 : 171-178

MORAILLON R., LEGEAY Y., LAPEIRE C. – dictionnaire pratique de thérapeutique canine et féline – 1990, Paris, Masson, quatrième édition

NELSON R., COUTO C. – Small Animal Internal Medicine – 1998, Second edition, USA, Mosby, 1420p PAGES C. – L'amyloïdose rénale des carnivores domestiques – Th : Med. Vet. : Toulouse, 1991, 128p

PAGES J.P., MOREAU G., TROUILLET J.L., PAGES C. – Lésions rénales de l'amylose chez le chien et le chat – PMCAC, 1991, 26(6) : 527-532

SPYRIDAKIS L., BROWN S., BARSANTI J., HARDIE E., CARLTON B. – Amyloïdosis in a dog : treatment with dimethylsulfoxide – JAVMA, 1986, 189(6) : 690-691
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Date d'inscription : 25/10/2008

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MessageSujet: Re: L'amyloidose rénale   L'amyloidose rénale Icon_minitimeMer 29 Oct - 22:53

bravo et merci pour cet exposé sur cette maladie tellement redoutée !!!!
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shayna
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MessageSujet: mon male boit énormement!   L'amyloidose rénale Icon_minitimeMer 22 Juin - 22:19

bonjour ,
mon chien de 1an boit bcp,sa mère est morte de cette maladie,j'ai peur qu'il soit atteins!
il à des dermatites bullaire aussi!pourtant il mange bien !!
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MessageSujet: Re: L'amyloidose rénale   L'amyloidose rénale Icon_minitime

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